
Interview Alice de Montmollin
Merci à Alice de Montmollin pour cette interview éclairante nous apportant un aperçu fascinant de son parcours en phytothérapie et nutrition.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique en tant que nutritionniste MCO et en phytothérapie ?
Ayant une vocation sociale de nature, j’ai effectué une formation d’éducatrice sociale HES, métier dans lequel j’ai exercé durant plus de 10 ans, tout en me formant parallèlement dans le domaine des médecines naturelles. En effet, je suis convaincue de l’importance de l’équilibre physique et psychologique pour vivre au mieux notre passage dans ce monde, l’approche uniquement centrée sur le psychologique et l’organisationnel ne me suffisait pas. J’ai commencé par une formation de 3 ans dans mon domaine de prédilection, la phytothérapie et l’aromathérapie, au sein de l’école Hippocratus, à Marseille. Puis, j’ai ensuite décidé de me former en tant que nutritionniste, l’alimentation demeurant centrale à la santé, à l’Ecole de Thérapie Complémentaire et Médecine Alternative de Genève. Comme tout thérapeute, j’ai réalisé différents modules en médecine académique, afin d’être capable de prendre en charge des personnes rencontrant différentes pathologies.
Qu’est-ce que signifie être agréé par l’ASCA et quel avantage cela offre-t-il à vos patients ?
Même si l’on dit que la santé n’a pas de prix, c’est pourtant le cas et il n’est pas aisé pour tout en chacun de le payer… Malgré un coût de la vie très (trop) cher, la Suisse possède de bons côtés en matière de santé : les assurances complémentaires prennent en charge les consultations effectuées chez des thérapeutes possédant la reconnaissance ASCA. Ainsi, mes patients ayant contracté une assurance complémentaire voient leurs consultations remboursées à environ 80%.
Quelles sont les principales assurances complémentaires qui prennent en charge vos consultations ?
Groupe Mutuel (AVENIR, PHILOS, Easy Sana, Mutuel, AMB), ASSURA, AXA, FKB, Helsana, INTRAS ; RHENUSANA, SANITAS, SWICA, SYMPANY sont des assurances complémentaires faisant partie du réseau ASCA. Néanmoins, avant toute consultation chez un thérapeute agréé par l’ASCA, il est recommandé d’effectuer une vérification auprès de son assureur.
Pouvez-vous expliquer comment vous combinez la nutrition et la phytothérapie dans vos accompagnements thérapeutiques ?
La nutrition répond aux besoins fondamentaux de l’organisme. Grâce à elle, il nous est possible de rééquilibrer un bon nombre de désordres sanitaires, de répondre aux diverses sollicitations de la période de vie que nous traversons, de se sentir bien dans son corps et son esprit, mais encore et toujours, la nutrition permet de prévenir de nombreuses maladies. La phytothérapie quant à elle, agit comme soutien : symptomatique concernant les petits bobos de la vie ou les désagréments plus importants, elle permet aussi de traiter le fameux « terrain » : les déséquilibres des métabolismes complexes de l’organisme.
Quels sont les objectifs courants de vos consultations en nutrition ?
Il y a autant d’objectifs qu’il y a d’individus! Bien que le motif de perte de poids soit le plus fréquemment invoqué en première intention, il est généralement accompagné de symptômes différents qu’il convient de traiter (rétention d’eau, prédiabète ou diabète, fatigue, SPM, endométriose, anxiété, HTA, burn out/in, maladies inflammatoires chroniques, troubles digestifs, maux de tête, altération de la fertilité, acné, allergies, eczéma…). La nutrition étant le carburant du corps, prendre le temps d’y accorder de l’attention est essentiel, et ce peu importe le trouble de la santé rencontré.
Comment aidez-vous les personnes souhaitant perdre ou prendre du poids dans leurs objectifs ?
Je travaille principalement avec la mise en place d’un rééquilibrage alimentaire, visant à optimiser la quantité et la qualité des apports en macronutriments (glucides, lipides, protéines) et en micronutriments. Les régimes restrictifs n’ont pas lieu d’être dans la question de perte de poids, ils provoquent un stress important sur l’organisme et engendrent des mécanismes compensatoires délétères au niveau sanitaire et pondéral. En fonction des symptômes rencontrés, l’ajout de superaliments ou de complémentation permet de relancer le métabolisme, en lui redonnant les capacités de restauration de son équilibre. La perte de poids est souvent considérée comme une résultante d’un manque de volonté, et c’est à mon sens une grave erreur. En effet, si notre organisme est en surpoids, c’est clairement car certaines étapes ne se déroulent pas correctement. Il peut s’agir de déplétions ou carences, de difficultés psychologiques ou de schémas erronés, de manque de connaissances, de troubles digestifs ou métaboliques comme les troubles endocrinologiques… Bref, comprendre le fonctionnement de notre corps et de notre mental ainsi qu’apprendre s’écouter et apporter les réponses adéquates nécessite certaines connaissances, que l’on ne nous apprend malheureusement pas à l’école.
Pouvez-vous expliquer comment vous optimisez la nutrition sportive pour couvrir les besoins énergétiques des athlètes et améliorer leur composition corporelle ?
Chacun a besoin d’une alimentation répondant à ses propres besoins physiologiques et psychologiques. Selon les activités pratiquées, nous devons adapter notre alimentation afin de combler nos besoins, qui sont modifiés par la pratique sportive par exemple. L’alimentation a cela de merveilleux : c’est elle qui nous permet d’atteindre nos objectifs, peu importe qu’ils soient d’ordre organisationnel, intellectuel, psychologique ou physique. C’est donc la nutrition qui va influencer sur le mental et les performances des sportifs de tous niveaux.
Ainsi, le suivi alimentaire des sportifs comprend :
- L’apprentissage de la gestion des réserves glucidiques (avant, pendant et après l’effort), afin d’améliorer leurs performances, de diminuer les risques de blessures et d’optimiser les phases de récupération
- La gestion des apports en ces fameuses protéines, qui sont souvent prises sans connaissances. Il s’agit d’optimiser la quantité et la qualité des protéines en fonction de la pratique sportive (force ou endurance), du nombre d’entrainements et de l’effet recherché, comme par exemple le maintien ou l’augmentation de la masse musculaire. Il est nécessaire de veiller aux types d’acides aminés consommés et à leur qualité, sans oublier les questions de disponibilité et d’absorption des acides aminés. Le timing des prises protéiques doit également être surveillé afin d’augmenter l’accrétion protéique, en particulier chez les sportifs de force.
- L’équilibre des apports alimentaires afin de disposer des quantités de macronutriments nécessaires à la pratique sportive en conservant une santé de fer, que cela soit chez les sportifs d’endurance ou chez les sportifs de force (en période de prise de masse musculaire ou en période de sèche). L’apport en vitamines, minéraux et oligoéléments est également essentiel.
- L’optimisation de la qualité et la quantité de l’hydratation en fonction de la pratique sportive
- La prévention ou le traitement l’état inflammatoire, fréquent chez les sportifs, avec une alimentation adaptée : riche en antioxydants, EPA, DHA, GLA, vitamines B, coenzyme Q10, magnésium…
Comment abordez-vous l’accompagnement des personnes souffrant de troubles de santé spécifiques tels que les troubles cardiovasculaires, digestifs ou dermatologiques ?
Je ne peux vous répondre d’une manière uniformisée à cette question : je pratique une prise en charge holistique, c’est-à-dire prenant en compte l’intégralité de chaque individu. Ainsi, une personne ayant de l’eczéma accompagné d’allergies suivra un rééquilibrage alimentaire différent d’une personne souffrant d’eczéma et d’un déséquilibre du système sympathique-parasympathique… Mes consultations consistent à un travail mené conjointement avec les patients, afin de trouver et comprendre les causes ayant conduit à l’expression de ses symptômes. Ces causes sont souvent multiples, et je ne crois pas aux phrases que certains thérapeutes emploient « tout vient du microbiote », « les pathologies découlent systématiquement d’un déséquilibre acido-basique », « c’est toujours à cause des émonctoires surchargés »… Bref, j’en passe. L’acné peut représenter un bon exemple, il peut résulter de troubles hormonaux, d’émonctoires saturés, de troubles digestifs, d’une alimentation déséquilibrée, de carence en certains micronutriments…
Il existe bien sûr des principes de base en nutrition, qui sont généralement valables pour tous. Néanmoins, lors d’altération de la santé chronique ou importante, c’est souvent grâce à de nombreux détails individualisés qu’une amélioration durable peut être réalisée.
Comment identifiez-vous et traitez-vous les carences nutritionnelles ou les déplétions chez vos patients ? Quels sont les avantages de l’amélioration du fonctionnement de l’organisme par le biais de l’alimentation et de la prévention des altérations de la santé ?
Les déplétions sont généralement identifiées en fonction des symptômes qui sont relevés lors d’une anamnèse détaillée. Les examens permettant d’obtenir les valeurs exactes des vitamines, minéraux et oligoéléments sont généralement chers et non remboursés par les assurances. Heureusement, les signes de déplétions peuvent être assez facilement reconnaissable dès lors qu’on les connaît. Les suspicions de carences donnent souvent lieu à une prise de sang demandée à son médecin généraliste, celle-ci permettra de quantifier le degré de carence, afin d’adapter le traitement et d’en chercher les causes. J’essaie majoritairement d’apporter les nutriments nécessaires par la réforme alimentaire (ajout de superaliments, optimisation de la nutrition et de la digestion, apports de cofacteurs en suffisance…). Néanmoins, quand cela est compliqué pour la personne de modifier certains aspects alimentaires ou lorsque la carence est importante, la complémentation est parfois bienvenue. Eh oui…certaines carences empêchent même parfois l’organisme de mener a bien ses projets, rendant ainsi incapable celui qui en souffre de modifier son alimentation. C’est pourquoi la micronutrition est merveilleuse, elle permet d’agir précisément sur les facteurs essentiels afin de redonner à l’élan à chacun de mener à bien ses objectifs.
La nutrition est fondamentale pour que l’organisme conserve son homéostasie, c’est-à-dire, à maintenir son état d’équilibre afin d’assurer sa survie. Notre corps est en constante recherche d’équilibre face à toutes les perturbations rencontrées (température, stress, fatigue, infection, alimentation, poids, concentration, menstruation…) et il est possible d’améliorer ses facultés adaptatives par le biais alimentaire, souvent accompagné par d’autres méthodes alternatives (hormèse, phytothérapie, gestion du stress et des émotions, gestion de l’équilibre entre repos et activité, activité physique…).
Comment aidez-vous les personnes à adopter une alimentation plus responsable et à trouver un équilibre entre leur corps et leur esprit ?
Le principe de base réside dans la conciliation de ses besoins physiques et psychologiques, en évitant toute lutte envers soi-même. Mon but est d’apporter les connaissances désirées, afin que mes patients comprennent ce qu’il se passe dans leur corps et dans leur tête. Puis nous cherchons ensemble à y apporter une réponse adéquate. Ce n’est qu’avec une certaine compréhension de la physiologie humaine, générale et individuelle, que nous pouvons sortir de cercles (comme le bien connu « craquage-culpabilité ») et comprendre par exemple, pourquoi nous avons besoin de manger du chocolat à un moment, un « coup de barre » au milieu de la journée, les extrémités froides après un repas, des angoisses certains jours ou encore pourquoi nous nous souvenons ou non de nos rêves… Et le point commun à toutes ces questions est la nutrition, qui, en fonction des nutriments apportés, module nos manières de penser, d’agir, de ressentir et de vivre. Le corps est fantastique, si bien qu’il faut parfois cheminer un moment avant d’en trouver les clés, tout est lié et il y a une raison et une réponse à apporter à chaque comportement, symptôme ou sensation.
Quels sont les conseils que vous donnez aux personnes dans des situations particulières telles que la grossesse, l’allaitement, l’enfance, l’adolescence, le végétarisme, le végétalisme, etc. ?
Chaque période de vie particulière nécessite d’adapter ses besoins alimentaires, afin de les vivre au mieux et pleinement ! Prenons l’exemple de la grossesse, les seules informations données aux futures mères sont : arrêt du tabac, du café, de l’alcool, des fromages crus et protéines animales crues ; complémentation en acide folique et augmentation de l’apport calorique. Or, savez-vous que les principales carences des femmes enceintes sont les vitamines B et C ainsi que le magnésium et le calcium ? Il est malheureusement peu expliqué quels aliments devraient être consommés quotidiennement afin de combler ces déplétions. Ce qui est dommage, car par exemple, les déplétions en magnésium sont responsables chez la mère de nausées, contractions prématurées, toxémie gravidique, complications à l’accouchement… Et pour le bébé, les carences en magnésium peuvent engendrer des retards de croissance intra-utérin, naissance prématurée ou augmentation du risque de mort subite du nourrisson. Le sujet est vaste et les conseils alimentaires principaux pour les femmes souhaitant procréer peuvent être donnés en une ou deux consultations, je trouve quand même fou qu’une consultation chez un/e nutritionniste ne soit pas offerte à toute femme souhaitant tomber enceinte.
Ce raisonnement est également valable pour les périodes de vie citées dans votre question, j’estime que si nous rencontrons un trouble de la santé ou de l’humeur, il est essentiel de consulter premièrement un médecin pour la pose d’un éventuel diagnostic et l’écartement de pathologies graves, puis un nutritionniste afin d’agir grâce à une activité que nous faisons quotidiennement : manger ! Cette même activité qui peut être responsable d’aggravation de nos maux, comme de leur soulagement.
Comment la phytothérapie complète-t-elle le rééquilibrage alimentaire et quels sont les bénéfices qu’elle apporte à la santé ?
Les plantes médicinales permettent d’une part d’agir sur les causes de certains troubles, lorsque l’organisme ne peut rétablir son équilibre, malgré une alimentation adaptée. Avec un petit « coup de pouce » des plantes médicinales, certaines facultés de l’organisme peuvent être stimulées afin qu’il retrouve ses capacités à se réguler de manière autonome. D’autres part, le traitement symptomatique vise le soulagement rapide des symptômes, permettant à l’organisme de se reposer et de disposer ainsi de l’énergie nécessaire pour se rétablir.
A noter également que les plantes peuvent aussi agir en tant que superaliments, visant à palier à certaines déplétions ou carences.
Pouvez-vous expliquer comment la phytothérapie est utilisée pour soulager les symptômes de différentes pathologies aiguës ou chroniques ?
Comme cité plus haut, en cas de douleurs ou de symptômes invalidants, la phytothérapie peut être utilisée en traitement symptomatique, afin que la personne retrouve une certaine qualité de vie, lui permettant de récupérer l’énergie nécessaire pour traiter les causes. Généralement, le traitement symptomatique sera employé en parallèle d’un traitement de fond et/ou d’un rééquilibrage alimentaire. Notre but restant de traiter la source du dysfonctionnement. Les plantes médicinales, leur dosage, leur voie d’administration et leur galénique doivent être choisies avec soin, en fonction de nombreux paramètres individuels. Parlons ici par exemple des plantes adaptogènes qui permettent à l’organisme d’améliorer ses capacités de résistance au stress, de l’harpagophytum et de son action imparable sur les rhumatismes résistants, du bourgeon de cassis dont les multiples bienfaits dans le traitement des allergies n’est plus à démontrer, de l’achillée ou du gattilier chez les femmes souffrant de troubles du cycle menstruel… Le monde des plantes médicinales est vaste, chacune possédant des propriétés, des tropismes et des synergies qui la rende particulièrement adaptée dans certaines situations précises.
Quels sont les effets de la phytothérapie sur les troubles de l’humeur, le stress, l’anxiété et les problèmes de sommeil ?
Elle va agir en symptomatique en première intention afin de réguler ces troubles, puis elle peut être utilisée afin de stimuler ou de freiner certains systèmes dysfonctionnant de l’organisme. En parallèle, il est essentiel d’optimiser la nutrition et la digestion, qui vont apporter les acides aminés nécessaires à la fabrication des neurotransmetteurs. Ces derniers ont pour rôle de réguler l’humeur, le stress, l’anxiété et les troubles du sommeil.
Comment la phytothérapie peut-elle être utilisée pour traiter les troubles fonctionnels ?
Les troubles fonctionnels ont la caractéristique de ne pas avoir de source lésionnelle, cependant, le fonctionnement n’est pas « normal » et provoque divers symptômes. Le traitement sera donc entièrement axé sur les ressentis et les symptômes du patient. Comment vous dire… cela ne change pas beaucoup de ma pratique habituelle, où les patients ont rarement accès à des bilans ou des examens médicaux mettant en lumière la cause de leurs symptômes. La phytothérapie n’est pas comme un médicament allopathique, qui répond à un symptôme précis. Au contraire, grâce à l’usage de leur totum, c’est-à-dire l’ensemble des principes actifs contenus et qui fonctionnent en synergie, les plantes médicinales démontrent une efficacité supérieure et une meilleure tolérance qu’une molécule isolée. Les études mettent en lumière l’action des plantes médicinales sur les troubles fonctionnels tels que : la fatigue chronique, les céphalées, les démangeaisons, les douleurs, les spasmes, les acouphènes, les troubles de la tension artérielle ou de la motricité intestinale (SII), la fibromyalgie, la colopathie… La phytothérapie permet de soulager ces altérations de la santé, mais également de travailler sur le seuil de tolérance à la douleur, qui diminue lors de troubles fonctionnels chroniques.
Qu’est-ce que le drainage des émonctoires et comment cela contribue-t-il au traitement global ?
Les émonctoires sont les principaux organes dont le rôle est l’évacuation des toxines et déchets de l’organisme (intestin, foie, peau, rein, poumons). Lorsque ces émonctoires sont saturés, par une accumulation de déchets toxiques, alimentaires ou métaboliques, certains mécanismes seront défectueux et entraineront l’apparition de divers symptômes, voire l’émergence de maladie si cet état perdure. Les organes émonctoires peuvent être stimulés, drainés ou protégés afin de favoriser leur efficacité. La mode est au drainage des émonctoires et autres détox, mais faites bien attention et n’entamez pas un programme à la légère : un drainage sur un organe inflammé peut faire plus de dégâts qu’il y en a déjà ! Il conviendra d’abord de le protéger, de le soigner, de travailler sur les autres émonctoires et la gestion des toxines… On ne le dira jamais assez, ce qu’on appelle « médecine douce » ne signifie pas sans danger. Faites-vous encadrer par un professionnel compétent !
Comment utilisez-vous la phytothérapie pour les affections légères de la vie courante, telles que la grippe, le rhume ou les brûlures ?
La bobologie, comme je l’appelle, est souvent décriée « il faut traiter la cause », pourtant, je pense que les petites affections et les petits accidents font partie de la vie… C’est même justement ça la vie ! Aujourd’hui, je considère qu’il faut sortir de cette approche culpabilisante qui sous-entend que la souffrance ne devrait pas exister et que si elle se présente, c’est parce que nous faisons « quelque chose de faux ». La phytothérapie autant que l’aromathérapie permettent d’agir efficacement sur les petits soucis de vie, qu’il convient de traiter pour se sentir mieux.
Quels sont les résultats scientifiques qui soutiennent l’efficacité de la phytothérapie dans votre pratique ?
Il existe de nombreuses études scientifiques et essais cliniques sur les plantes médicinales, même si qu’une infime partie n’est encore que très clairement étudiée (actuellement environ 3000 plantes médicinales). Les livres et internet regorgent de monographies concernant les plantes médicinales, malheureusement, ces données sont à prendre avec prudence. Il est préférable de se référer par exemple aux travaux et études de la Pharmacopée européenne et française, de la Commission E, de l’OMS, de l’ESCOP, de l’ANSM ou de toute autre organisme répondant aux critères de recherche scientifique. Ainsi les plantes médicinales sont connues et de plus en plus reconnues, nous connaissons aujourd’hui non seulement leurs noms, leurs chémotypes, leurs périodes de récolte, mais aussi leurs compositions moléculaires donc leurs principes actifs, leurs activités thérapeutiques, leur toxicité, leurs modes d’extractions en fonction de l’effet recherché, la galénique appropriée, leurs synergies et leurs indications… Leurs propriétés (antibactériennes, sédatives, antifongiques, hypoglycémiantes, anxiolytiques, antispasmodiques…) sont l’objet d’un large éventail d’études scientifiques, rendant leur usage sécuritaire et efficace.
Comment collaborez-vous avec d’autres professionnels de la santé pour offrir un accompagnement complet à vos patients ?
Je ne collabore malheureusement encore que très peu avec d’autres professionnels de la santé, certains rares médecins sont ouverts concernant un échange afin de parler du traitement d’un patient ou la demande d’un bilan. Cela est regrettable, car nous pourrions travailler de pair, en favorisant ainsi la prévention et le suivi de patients qui viennent me voir en cas d’errance médicale, de besoin d’explication ou de souhait de redevenir acteur de leur santé/guérison.
Concernant les autres thérapeutes en médecines alternative, mon réseau est très restreint : ostéopathe, coach sportif, centre d’activité physique ou encore drainage lymphatique. En effet, vu le manque d’études scientifiques sur de nombreuses technique de médecine alternative, je ne me vois pas conseiller à mes patients d’essayer certaines méthodes sur la base de « on ne sait jamais, ça peut marcher ». Je conseille des méthodes qui ont fait leurs preuves en première intention, chacun est libre de faire ce qui lui plait ou qui lui apporte du bien parallèlement, en préventif ou pour son plaisir, mais la santé est bien trop précieuse pour la laisser au hasard et je souhaite de tout cœur que chacun puisse être acteur de la sienne, mettant ainsi toutes les chances de son côté pour vivre au mieux le temps qui lui est imparti.
Visitez le site d’Alice de Montmollin : www.nutrition-medecinesnaturelles.ch

